Les antivitamines K

Dans quelle intention ?

Les antivitamines K (AVK) ont pour nom de spécialité Sintrom®, Minisintrom®, Coumadine® ou Previscan® et font partie de la famille des anticoagulants oraux. Ces médicaments sont prescrits afin de prévenir la formation d’un caillot de sang coagulé à l’intérieur du cœur ou des vaisseaux sanguins, ainsi que dans le cadre de la prise en charge de la phlébite, de l’embolie pulmonaire et de certains troubles du rythme cardiaque. Bien que largement utilisés, ces médicaments sont difficiles à manier, nécessitent une surveillance médicale accrue et quelques précautions au niveau alimentaire.

Comment agissent les AVK ?

La vitamine K contrôle la production par le foie de différentes protéines qui contribuent à la coagulation sanguine. Les AVK visent donc à limiter la synthèse de ces facteurs de coagulation, dans le but de fluidifier le sang et d’empêcher la formation d’un thrombus (caillot) pouvant être à l’origine d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral

Qu’est-ce que l’INR ?

La dose efficace d’AVK nécessaire à chaque patient est délicate à déterminer et il existe de nombreux facteurs susceptibles de la faire varier comme la coexistence d’autres maladies, la prise d’autres médicaments ou l’alimentation. C’est pourquoi la mise en place d’un tel traitement nécessite une surveillance médicale et biologique accrue.

Pour évaluer l’efficacité des AVK sur la fluidité du sang et en adapter la posologie, les médecins demandent une mesure du taux sanguin de prothrombine exprimé en INR (International Normalised Ratio), mode d’expression normalisé équivalent pour tous les laboratoires. La détermination de l’INR repose donc sur des prises de sang régulières durant tout le traitement, ce qui constitue une réelle contrainte pour les patients. Idéalement, l’INR doit être aussi stable que possible de sorte à toujours maintenir un taux de coagulation optimal dans le sang.

Recommandations alimentaires pour un patient sous AVK

Principaux aliments contenant de la vitamine K

Certains aliments contiennent de la vitamine K en grande quantité et peuvent donc modifier votre INR en s’opposant à l’action des AVK. Ce sont principalement les légumes de couleur vert foncé comme le brocoli, les choux et les épinards.Dans le cadre de votre Programme RNPC, tous les légumes concernés sont signalés par une astérisque rouge dans les fiches alimentaires qui vous sont distribuées par votre diététicien(ne).Il existe de nombreux tableaux accessibles sur internet vous précisant les aliments les plus riches en vitamine K, c’est-à-dire ceux dont vous devrez contrôler la consommation, ainsi que ceux moins riches en vitamine K que vous pourrez donc consommer sans restriction. Par exemple : https://grangeblanche.files.wordpress.com/2017/08/avk_aliments.pdf

Devrait-on éliminer les légumes verts en cas de traitement par AVK ?

Puisque l’objectif du traitement par AVK est de diminuer la production de cette vitamine, certaines personnes croient qu’elles doivent cesser de consommer les aliments qui en contiennent pour améliorer l’efficacité du traitement.

La vitamine K, en plus de jouer un rôle essentiel dans la coagulation sanguine, est importante pour la minéralisation des os et la prévention du risque cardiovasculaire. La plupart des agences sanitaires recommandent un apport de 1 µg par kilo de poids corporel et par jour ; l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé une valeur nutritionnelle de référence moyenne pour un adulte de 75 µg par jour. Il est donc hors de question d’éliminer tout apport alimentaire de cette précieuse vitamine. De plus, les légumes verts devraient occuper une place importance dans votre alimentation quotidienne, en particulier si vous suivez un programme de perte de poids, car ils sont pauvres en calories mais riches en éléments nutritifs.

En règle générale, plus l’apport alimentaire en vitamine K est élevé, plus la dose nécessaire de médicament AVK est élevée. Lorsque le médecin prescrit une certaine posologie, il détermine celle-ci sur la valeur de l’INR, voit ensuite comment le patient réagit au traitement, puis ajuste la dose en conséquence, jusqu’à stabiliser l’INR au niveau souhaité. Cela signifie que le médecin ajuste la dose selon votre alimentation habituelle. Il ne faut donc pas éliminer du jour au lendemain tous les aliments riches en vitamine K, surtout si vous en consommez régulièrement, ni au contraire en manger d’un coup de grandes quantités, au risque de déstabiliser l’INR. Le plus important est de garder une alimentation stable dans le temps. C’est de cette façon que le traitement sera le plus efficace.

Si vous désirez introduire davantage de ces aliments dans votre alimentation, parlez-en d’abord à votre médecin pour qu’il puisse vous conseiller et ajuster, au besoin, le dosage de votre traitement.

Attention aux compléments nutritionnels !

De façon générale, il est préférable de toujours demander l’avis de votre médecin ou pharmacien avant de commencer ou d’arrêter de prendre un complément nutritionnel. Si en vous prenez déjà lors de l’instauration du traitement par AVK, mentionnez-le toujours à votre médecin et à votre pharmacien.

Oméga-3 : Les oméga-3 (EPA et DHA) sont excellents pour votre santé cardiovasculaire et n’affectent pas votre traitement par AVK. Il est cependant recommandé de ne pas dépasser la dose de 1000 mg par jour sans l’avis d’un médecin.

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