La fibrillation auriculaire ou atriale

Pathologie sévère correspondant à un trouble du rythme caractérisé par une contraction anarchique, trop rapide (de 300 à 500 battements par minute) et inefficace des oreillettes ; avec risque de formation d’un caillot (thrombus) et donc d’accidents vasculaires cérébraux. 

Cette maladie est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. En France, on estime que cette arythmie touche quatre personnes sur mille, soit 250 000 personnes. Sa fréquence augmente avec l’âge : elle est multipliée par vingt entre les âges de 40 et 80 ans. Dix pour cent  des personnes de plus de 80 ans en souffrent (contre 1 % des personnes de moins de 60 ans). Ce trouble du rythme  est responsable d’un quart des 130 000 AVC diagnostiqués chaque année. D’autre part en  diminuant  l’efficacité du cœur, qui remplit moins bien son rôle de pompe, cette maladie peut entrainer le développement d’ une  insuffisance cardiaque ou aggraver une maladie cardiaque associée.

Les causes de la fibrillation auriculaire sont diverses et souvent liées à une usure des tissus chargés de conduire l’influx électrique à travers le cœur. Par exemple :

Diagnostic

Pour poser le diagnostic de fibrillation le médecin réalise un électrocardiogramme (ECG) et il adressera son patient à un cardiologue pour qu’il puisse compléter le bilan en réalisant notamment un Holter, des analyses sanguines, un échodoppler cardiaque  et d’autres examens selon la situation. 

Impact de la surcharge pondérale sur la FA

La surcharge pondérale, tout comme sa flopée de comorbidités cardiométaboliques (hypertension, diabète, apnée du sommeil, stéatose hépatique…) contribue à la progression de l’épidémie de FA.

En 2004, une première étude a montré que la surcharge pondérale était un facteur de risque important et indépendant de FA et que toute augmentation d’une unité d’indice de masse corporelle (IMC) entraînait une augmentation du risque de survenue de cette pathologie de 4 % [1].

Les effets bénéfiques de la perte de poids sur la FA : L’étude LEGACY

La cohorte australienne LEGACY (pour Long-Term Effect of Goal Directed Weight Management on an Atrial Fibrillation) était constituée de 355 patients obèses ou en surpoids souffrant de FA, qui ont été divisés entre un groupe bénéficiant d’un encadrement soutenu pour perdre du poids (régime hypocalorique, exercice physique, suivi diététique régulier et individuel par un professionnel de santé) et un groupe contrôle (sans aide à l’amaigrissement) [2]. L’objectif pour les deux groupes était une perte de 10% du poids initial.

Après cinq années de suivi, presque la moitié des patients (45,5 %) ayant atteint cet objectif grâce au programme intensif d’aide à l’amaigrissement n’ont manifesté aucun épisode de FA, et ce, sans aucun traitement médical ou chirurgical (alors qu’ils n’étaient que 13,4% parmi les patients ayant perdu moins de 3 % du poids initial).

Les chercheurs ont également constaté chez les patients ayant perdu le plus de poids une amélioration globale de nombreux facteurs de risque cardiovasculaires comme une diminution de la pression artérielle, une amélioration globale du bilan des taux de lipides sanguins (cholestérol et triglycérides), avec un moindre recours aux médicaments correspondants. 

Cette étude montre que l’on peut intervenir favorablement sur la FA en appliquant des règles hygiéno-diététiques rigoureuses favorisant la perte de poids accompagnée d’un suivi par un professionnel de la diététique dans un lieu indépendant de la prise en charge en cardiologie – « et non dans une clinique “bidon” avec des cascades et de la musique douce » ironise le Dr Prashanthan Sanders, l’un des auteurs de l’étude [3]. Essentiel aussi selon lui, « le travail d’équipe qui suppose l’implication et la collaboration étroite de toutes les parties, à savoir cardiologues, médecins généralistes, diététiciens et, bien sûr, les patients », pour garantir une bonne observance et d’une perte de poids maintenue sur le long cours.

Références

[1] Wang TJ, et al. Obesity and the risk of new-onset atrial fibrillation. JAMA. 2004 Nov 24;292(20):2471-7
[2] Pathak RK, et al. Long-Term Effect of Goal-Directed Weight Management in an Atrial Fibrillation Cohort: A Long-Term Follow-Up Study (LEGACY). J Am Coll Cardiol. 2015 May 26;65(20):2159-69
[3] Mandrola J. How Can We Afford Not to Pay Attention to 3. LEGACY? Medscape.com

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