Évaluation de l’insulinosensibilité

La technique d’évaluation la plus fiable et qui demeure la méthode de référence est le “clamp test euglycémique hyperinsulémique”.

Derrière ce mot barbare se cache une mesure qui consiste à injecter au patient de l’insuline pendant une durée de deux à trois heures et à calculer la quantité de glucose à perfuser pour maintenir la glycémie constante. Plus on doit perfuser de glucose pour maintenir un niveau stable de glycémie, plus le sujet est insulinosensible ; moins on perfuse de glucose et plus le sujet est insulinorésistant.

En raison de sa complexité de réalisation, l’utilisation de cette technique se limite à la recherche clinique. De ce fait, des index pour évaluer l’insulinorésistance en pratique courante ont été recherchés et validés.

Le calcul de l’index HOMA-IR (pour homeostasis model assessment of insulin resistance – de l’anglais, littéralement : évaluation du modèle d’homéostasie de la résistance à l’insuline) a été décrit pour la première fois en 1985 [1]. Cette méthode est à l’heure actuelle le moyen le plus utilisé et le mieux validé pour l’évaluation de l’insulinosensibilité. Il a été développé à partir de la modélisation mathématique des réponses quantitatives des principaux organes du métabolisme du glucose à partir d’un dosage plasmatique de glucose et d’insuline sur un même échantillon de sang prélevé à jeun.

Calcul du HOMA-IR

HOMA-IR : [glycémie à jeun (mmol/L) x insulinémie à jeun (mU/mL ou mU/L]) / 22,5

Un index HOMA-IR supérieur à 3 est diagnostique d’une insulinorésistance.

Pourquoi calculer l’index HOMA-IR ?

L’index HOMA-IR contribue à évaluer le risque de survenue d’un diabète de type 2 ou de maladies cardiovasculaires en mettant en évidence une résistance à l’action de l’insuline. Il permet ainsi de proposer au patient des mesures hygiéno-diététiques, voire l’introduction d’un traitement pour lutter contre l’insulinorésistance (metformine).

De l’insulinorésistance au diabète – Physiopathologie

On ne devient pas diabétique du jour au lendemain…

1.

La phase d’hyperinsulinisme

Au cours de cette étape, qui peut durer plusieurs années, les cellules musculaires et hépatiques résistent à l'action de l’insuline, obligeant le pancréas à augmenter production d’insuline pour maintenir une glycémie normale – on parle d’hyperinsulinisme. Tandis que l’insulinémie s’élève progressivement, trahissant le déclenchement d’un mécanisme pathologique, la glycémie reste normale ou subnormale (< 1,1 g/L). D’où l’intérêt majeur de disposer à la fois de la glycémie et de l’insulinémie. L’index HOMA-IR, en tenant compte de ces 2 paramètres, permet de détecter de façon très simple le développement de l’insulinorésistance plusieurs années avant l’apparition du diabète.

2.

La phase de prédiabète ou intolérance au glucose

Après un certain temps d’hyperinsulinisme, le pancréas finit par s'épuiser et ne parvient plus à fabriquer suffisamment d'insuline pour maintenir une glycémie normale. Celle-ci commence donc à s'élever au-dessus de 1,1 g/L). C’est le prédiabète.

3.

Le diabète proprement dit

Quand la glycémie dépasse 1,26 g/L, le diabète est avéré.

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