Les dyslipidémies

Les lipides, ou graisses, sont apportés par l’alimentation et fabriqués par l’organisme. Ils circulent dans le sang sous 2 formes : le cholestérol et les triglycérides.

On distingue plusieurs anomalies lipidiques du sang ou dyslipidémies :

  • L’hypercholestérolémie qui se caractérise  par un taux élevé de cholestérol total >  2 g/l et/ou un taux de cholestérol LDL > (Mauvais cholestérole)  1,6g/l (en  l’absence de facteurs de risque cardiovasculaire)
  • L’hypertriglycéridémie qui se caractérise par un taux élevé de triglycérides ≥ 1,5 g/l
  • Les dyslipidémies mixtes qui associent une augmentation du LDL-cholestérol et des triglycérides 
  • Un taux anormalement bas de HDL-cholestérol (ou « bon cholestérol ») qui peut être associé à l’une ou l’autre des anomalies précédentes.

Il est nécessaire de les diagnostiquer via une prise de sang à jeun, car elles constituent un facteur de risque majeur d’athérosclérose. Leur traitement vise à prévenir la survenue de maladies cardiovasculaires (prévention primaire) ou leurs récidives (prévention secondaire), et ainsi réduire le risque de mortalité.

Des causes variées

Souvent, aucune cause précise n’est retrouvée, ils s’agit d’un trouble métabolique qui a souvent une origine multifactorielle associant une prédisposition génétique et des comportements les favorisant, tels que :

Parfois ces dyslipidémies sont secondaires à une maladie: l’obésité, le diabète de type 2, l’hypothyroïdie, certaines maladies du foie (la stéatose hépatique, l’alcoolisme), l’insuffisance rénale chronique. Le traitement de la maladie en cause permet de réguler les lipides dans le sang, d’où l’importance de l’identifier.

Il peut arriver que cette dyslipidémie soit liée la prise de certains médicaments tels que les corticoïdes, certaines pilules contraceptives, les diurétiques thiazidiques, et certains bêtabloquants notamment

Plus rarement les dyslipidémies sont héréditaires, dans ce cas un dépistage de l’entourage familial est nécessaire

Le diagnostic

Le diagnostic de dyslipidémie est réalisé grâce à une prise de sang effectuée après un jeûne de 12 heures.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de dépister le risque cardiovasculaire en se basant sur ce bilan sanguin dans les situations suivantes :

  • Pour les hommes à partir de 40 ans
  • Pour les femmes à partir de 50 ans
  • En présence de maladies cardiologiques ou cardiovasculaires
  • En cas de diabète ou d’hypertension artérielle
  • Chez les fumeurs actifs ou ceux ayant arrêté depuis moins de trois ans
  • Si l’IMC ou le tour de taille excède les normes recommandées (IMC supérieur à 30, tour de taille supérieur à 80 cm chez les femmes et 94 cm chez les hommes)
  • En présence de maladies auto-immunes ou de maladies inflammatoires chroniques
  • En cas d’insuffisance rénale chronique modérée à sévère
  • En cas d’antécédents familiaux de dyslipidémie
  • Lors de la prescription d’un contraceptif hormonal.

Dyslipidémie : traitement et prise en charge

Le traitement commence par une modification de l’hygiène de vie :

  • Perdre du poids : La première recommandation est de réduire le poids corporel, en particulier au niveau abdominal. Selon le Dr Jean-Michel Lecerf, « une diminution de 5 % du poids suffit souvent à améliorer notablement le bilan lipidique ».
  • Avoir une activité physique régulière permet d’augmenter le bon cholestérol.
  • Privilégier un régime alimentaire méditerranéen, pauvre en calories et riche en légumes.
  • Consommer des poissons gras : En cas de dyslipidémie mixte, la HAS recommande de consommer des poissons gras, sources d’Oméga 3, et de réduire les apports caloriques.
  • Arrêter de fumer afin de limiter les facteurs de risques cardiovasculaires associés.

Dans certains cas (si le risque de maladie cardiovasculaire est élevé et si les changements d’hygiène de vie n’ont pas suffisamment d’effet au bout de trois mois), un traitement hypolipémiant, tel que la prescription d’un fibrate ou d’une statine, voire une combinaison des deux, peut être envisagé. Le Pr Jean Ferrières ajoute que « l’association fibrates-statines dans un même comprimé, permettant de diminuer à la fois le taux de cholestérol et celui de triglycérides, est autorisée en France depuis 2011 ».

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