Autour de 50 ans, survient chez la femme une étape naturelle : la ménopause. Celle-ci correspond à une période de modifications hormonales conduisant à des changements aussi bien physiologiques que physiques. Des études ont démontré que les femmes ménopausées interrogées sur les inconvénients de la ménopause ont classé la prise de poids et la difficulté à le perdre comme les symptômes de la ménopause les plus compliqués à vivre.

Les résultats varient selon les études mais on estime qu’entre 42 et 50 ans, la prise de poids est en moyenne de 0,8 kg par an, 20 % des femmes prenant même plus de 1,5 kg par an.

Quelles sont les causes de cette prise de poids ?

La surcharge pondérale à la ménopause est plurifactorielle :

La perte de masse musculaire

La perte de masse musculaire commence dès 45 ans et s’accompagne irrémédiablement d’une diminution du métabolisme de base (dépenses énergétiques au repos). La perte de masse musculaire est estimée à 5 % tous les 10 ans, ce qui correspond en moyenne à une baisse des besoins énergétiques d’une centaine de calories par jour. Sachant qu’un déséquilibre de 100 kcal entre l’énergie absorbée et celle dépensée peut se traduire par 5 kg de plus par an, le poids a tendance à progressivement grimper sur la balance au fil des ans.

Pour ne rien arranger, ces changements physiologiques coïncident souvent avec des modifications de comportement comme la réduction de l’activité physique (ce qui contribue à diminuer encore davantage les dépenses énergétiques et la synthèse de masse musculaire), ainsi que des modifications des habitudes alimentaires.

Les dérèglements hormonaux

La ménopause entraîne un bouleversement dans la synthèse des hormones de croissance et de stockage. Les œstrogènes, la testostérone et l’hormone de croissance, qui favorisent le développement des muscles, voient leur production diminuer avec l’âge, provoquant la fonte musculaire et la diminution des dépenses énergétiques de base. En revanche, la production d’insuline et de cortisol, deux hormones qui favorisent le stockage des graisses, augmente avec l’âge, favorisant ainsi l’augmentation du tissu adipeux.

De plus, les œstrogènes ont des récepteurs au niveau du cerveau, ce qui explique notamment l’impact des variations hormonales sur l’humeur et la prise alimentaire. Des niveaux bas liés à la ménopause peuvent donc influencer négativement le moral et la satiété.

Enfin, un dérèglement thyroïdien survient fréquemment à la ménopause, ce qui a également une influence sur le poids.

Plus qu’un problème de poids, un problème de répartition des graisses

Lors de la ménopause, avec la diminution du taux d’œstrogènes, les femmes voient leur corps changer : il y a en effet d’importantes modifications dans la répartition des graisses qui ont tendance à migrer du haut du corps (cou, bras, partie latérale du thorax) pour se loger sur l’abdomen (ventre et taille), transformant une silhouette de type gynoïde (répartition typiquement féminine, en forme de poire) en silhouette dite androïde (répartition typiquement masculine, en forme de pomme).

Or l’augmentation du tour de taille est le signe de l’accumulation de graisses à l’intérieur des organes comme le cœur et le foie, ce qui perturbe leur fonctionnement. Cette graisse dite viscérale, par les nombreuses substances délétères qu’elle libère dans l’organisme, favorise également l’apparition et l’aggravation de pathologies telles que les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, infarctus, AVC), le diabète de type 2, les dyslipidémies (augmentation des taux de cholestérol et de triglycérides), le cancer.

Ce qu’il faut retenir

  • La prise de poids à la ménopause est fortement liée au ralentissement du métabolisme de base. L’organisme, en vieillissant, ne brûle plus autant de calories pour fonctionner. Or l’énergie qui n’est pas brûlée est stockée dans l’organe de stockage privilégié : le tissu adipeux.
  • La surcharge pondérale en vieillissant n’est pas une fatalité. Cependant, il est indispensable de réduire ses apports caloriques pour perdre du poids, et de les adapter à ses nouveaux besoins pour le stabiliser.
  • Au-delà de l’aspect purement esthétique, la répartition préférentiellement abdominale des graisses qui survient à la ménopause est problématique car représente un véritable risque pour la santé. Pour les femmes, la ligne rouge est franchie quand le tour de taille est supérieur à 80 cm, seuil à partir duquel le risque de mortalité totale et cardiovasculaire augmente dramatiquement.
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