Dans le film documentaire australien Sugarland, Damon Gameau s’est lancé dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation riche en sucre sur un corps en bonne santé́, en consommant uniquement de la nourriture considérée comme saine et équilibrée. À travers ce voyage ludique et informatif, Gameau met en évidence l’omniprésence du sucre dans notre alimentation et ses conséquences catastrophiques sur la santé.
Le concept
Alors que son alimentation était majoritairement composée de lipides de bonne qualité (huiles végétales, noix, avocat et poissons gras), de protéines animales (viande, poisson, œufs) et de fruits et légumes frais, Gameau a complètement bouleversé son alimentation pour privilégier les aliments transformés riche en sucres… tout en conservant un apport calorique total identique (2300 kcal/jour). Pour les besoins du film, il a donc absorbé l’équivalent de 200 grammes (40 cuillères à soupe) de sucre par jour, soit la consommation journalière d’un australien moyen, pendant 2 mois.
Mais pour cela, il ne s’est pas empiffré de sodas, glaces et confiseries ; non, il a mis l’accent sur les sucres dits “cachés” dans des aliments pourtant préconisés dans certains régimes comme les mueslis, les barres de céréales, les jus de fruits et les yaourts.
Les résultats après 2 mois d’expérience
• Le poids : + 8,5 kg sur la balance ! Gameau, qui avait un poids stable de 76 kg depuis des années a atteint 84 kg à la fin de l’expérience.
• Le tour de taille : Son tour de taille, qui était de 84 cm a augmenté de 10 cm. Or, le tour de taille chez un homme devient justement pathologique à partir de 94 cm.
• Le foie : Son taux d’enzymes hépatiques ALAT est passé de 20 UI/l au début de l’expérience, un taux tout à fait normal, à 60 UI/l à la fin, soit 30 unités au-dessus de la limite normale haute.
• Les triglycérides : Son taux était de 0,8 g/l au début de l’expérience, ce qui indiquait que son sang ne contenait pas trop de graisses. Deux mois plus tard, il a atteint un taux qui met sa santé cardiovasculaire en danger avec un taux de 1,5 g/l.
• La stéatose hépatique : Conséquence d’un taux de triglycérides trop élevé et reflet d’un taux d’ALAT ≥ 30 UI/l (pour un homme), son foie s’est progressivement infiltré de graisses jusqu’à devenir un foie gras.
• La glycémie : Alors que son taux de sucre dans le sang était tout à fait normal au début de l’expérience, il a progressivement augmenté jusqu’à atteindre à la fin le taux d’une personne prédiabétique. Nul doute qu’il serait devenu diabétique s’il avait poursuivi cette alimentation riche en sucre.
• La peau : À cause de ses effets pro-oxydants, le sucre en excès a accéléré le vieillissement de sa peau qui est devenue plus sèche et plus ridée.
• Le cerveau : Le cerveau fonctionne grâce au glucose, formé à partir du sucre. Si le taux de sucre subit des montées brutales, les fonctions mentales en sont affectées. Gameau s’est rapidement senti tantôt irritable tantôt léthargique au cours de son expérience.
Pourquoi vous parler de cette expérience ?
Parce qu’elle met en lumière 2 choses :
- Que la répartition des nutriments (Glucides, Protéines, Lipides) est très importante
- que le sucre est caché partout
et à cause de ces 2 raisons, même en faisant attention, on peut prendre du poids de façon considérable (plus de 8 kg en 2 mois !), essentiellement localisé au niveau de l’abdomen, et donc aggraver considérablement son état de santé.
Il faut avoir conscience de cela : en mangeant des aliments transformés, c’est-à-dire pratiquement tous les plats préparés par l’industrie agro-alimentaire, on avale énormément de sucre sans forcément sans rendre compte.
Tout le monde ne peut pas s’improviser diététicien, ni n’a le temps de décortiquer les étiquettes des aliments, souvent par ailleurs difficiles à interpréter. Pas de secret : il faut quand on fait les courses privilégier les aliments non transformés et les cuisiner soi-même. Pendant le programme RNPC, votre diététicien(ne) est là pour vous guider dans vos choix alimentaires et faire en sorte que vous ne consommiez pas de sucres cachés.
