Qu’est-ce qu’un féculent ?

La famille des féculents réunit de nombreux aliments d’origine végétale ayant pour principal point commun d’être riches en glucides (sucres) complexes :

  • Les céréales (blé, riz, maïs, seigle, orge, avoine, sorgho, millet) et l’ensemble des produits qui en sont issus : toutes les farines, le pain, les céréales pour petit-déjeuner, la semoule, les pâtes, ;
  • Les légumes secs (aussi appelés légumineuses) : haricots blancs/rouges, flageolets, fèves, lentilles, pois-chiche, etc. ;
  • Les tubercules comme la pomme de terre, le panais ou le topinambour.

“Une alimentation faible en glucides devrait être le premier traitement du diabète”

“Le diabète est une maladie de l’intolérance aux glucides ; réduire les glucides semble donc être le traitement évident”. Tel est le point de vue des auteurs d’une analyse de la littérature scientifique publiée dans le journal Nutrition par une équipe de chercheurs du SUNY Downstate Medical Center à Birmingham [1]. Ceux-ci ont relevé de nombreux arguments en faveur de leur position, tous démontrés par des études cliniques :

  • Une glycémie (taux de sucre dans le sang) élevée est la principale caractéristique du diabète tandis que le facteur le plus prédictif de complications chez les personnes atteintes de diabète de type 2 est le contrôle glycémique (basé sur la mesure de l’hémoglobine glyquée ou HbA1c). Or, la restriction en glucides alimentaires est la mesure la plus efficace qui soit pour abaisser la valeur de ces deux paramètres.
  • Aucune intervention diététique n’est plus efficace que la restriction en glucides pour la perte de poids. Par ailleurs, le remplacement des glucides par des protéines est généralement particulièrement bénéfique pour l’amélioration des paramètres métaboliques.
  • Le taux sanguin d’acides gras saturés dépend davantage des apports en glucides alimentaires qu’en lipides alimentaires. D’autre part, la restriction en glucides est la méthode la plus efficace pour réduire le taux sanguin de triglycérides et augmenter le taux de cholestérol HDL.
  • Les personnes atteintes de diabète de type 2 qui adoptent une alimentation faible en glucides ont un moindre recours aux traitements médicamenteux. En cas de diabète de type 2 insulino-requérant, les doses d’insuline sont significativement diminuées. Il n’est pas rare que les traitements antidiabétiques soient totalement abandonnés après une perte de poids conséquente et une normalisation durable de la glycémie.
  • L’adhésion à une alimentation faible en glucides chez les personnes atteintes du diabète de type 2 est au moins aussi bonne que l’adhésion à toute autre intervention diététique et est fréquemment nettement meilleure au vu des résultats rapides obtenus.
  • L’abaissement intensif de la glycémie par la restriction des glucides alimentaires n’a pas d’effets secondaires comparables à ceux du traitement intensif par médicament.

L’étude suggère que les lignes directrices actuelles dans le traitement du diabète devraient être révisées. Ils soulignent notamment l’échec des recommandations diététiques actuelles, principalement basées sur une alimentation faible en lipides pour réduire la surcharge pondérale et le risque cardiovasculaire, ainsi que l’importance donnée aux médicaments antidiabétiques au détriment des mesures hygiéno-diététiques.

Des bénéfices indéniables sans risque

Dans une revue publiée dans le journal Nutrients, les auteurs ont répertorié l’ensemble des études d’intervention basées sur l’utilisation d’un régime faible en glucides (généralement moins de 100 g par jour et environ 30 % des apports énergétiques totaux) chez des patients diabétiques de type 2 [2]. Dans la majorité de ces études, les glucides étaient apportés par une quantité limitée de légumes et des substituts de repas hypocaloriques, enrichis en protéines et appauvris en glucides.

Toutes ces études mettent en évidence la supériorité des régimes faibles en glucides par rapport aux régimes faibles en lipides ou hypocaloriques standards, à la fois sur le contrôle glycémique, la perte de poids et l’amélioration des paramètres métaboliques [3-5]. Par ailleurs, les protocoles d’intervention nutritionnelle testés ont été bien tolérés et aucun problème relatif à la sécurité du patient n’a été rapporté.

Si l’ensemble des études publiées démontrent que les régimes faibles en glucides ne présentent pas de risque majeur pour les patients diabétiques de type 2, ceux qui prennent des médicaments antidiabétiques ou de l’insuline ne devraient cependant pas les entreprendre en l’absence de contrôle médical. En effet, il est essentiel que les doses des médicaments soient ajustées afin d’éviter des effets indésirables potentiellement graves liés à une baisse brutale et non-contrôlée de la glycémie.

Un patient diabétique de type 2 peut-il suivre le Programme RNPC ?

La phase d’amaigrissement du Programme RNPC s’apparente à un régime faible en glucides. Ceux-ci, à hauteur de 50 à 60 g par jour, sont apportés par les légumes, un demi-fruit ou produit laitier et, en proportion variable, par des encas enrichis en protéines et appauvris en glucides et lipides.

Dans une étude réalisée chez des patients diabétiques (i.e. dont la glycémie à jeun était initialement supérieure à 1,26 g/l), le Programme RNPC s’est accompagné d’une diminution moyenne de la glycémie de 34 % chez les hommes et de 29 % chez les femmes, et d’une diminution moyenne de l’HbA1c de 20 % et 15 %, respectivement [6].

Gardez à l’esprit que la sécurité de nos patients est notre priorité. “Primum non nocere” (“d’abord ne pas nuire”) est notre devise. Tout patient se présentant dans un centre RNPC n’est et ne sera jamais pris en charge sans accord de son médecin et/ou sans bilan sanguin faisant notamment état de sa fonction rénale. Le médecin référent ainsi que ses éventuels correspondants sont régulièrement avertis de l’évolution de l’état du patient, et ce tout au long du suivi du Programme RNPC, grâce à l’émission de comptes-rendus personnalisés.

Enfin, le réseau RNPC dispose d’un médecin référent et nos méthodes sont approuvées par un comité scientifique composé de médecins généralistes et spécialistes dont un endocrinologue et un diabétologue.

 

Références

[1]   Feinman RD et al. Dietary carbohydrate restriction as the first approach in diabetes management: critical review and evidence base. Nutrition. 2015 Jan;31(1):1-13

[2]   Bolla AM et al. Low-Carb and Ketogenic Diets in Type 1 and Type 2 Diabetes. Nutrients. 2019 Apr 26;11(5). pii: E962

[3]   Wang LL et al. The Effect of Low-Carbohydrate Diet on Glycemic Control in Patients with Type 2 Diabetes Mellitus. Nutrients. 2018 May 23;10(6). pii: E661

[4]   Hussain TA et al. Effect of low-calorie versus low-carbohydrate ketogenic diet in type 2 diabetes. Nutrition. 2012 Oct;28(10):1016-21

[5]   Goday A et al. Short-term safety, tolerability and efficacy of a very low-calorie-ketogenic diet interventional weight loss program versus hypocaloric diet in patients with type 2 diabetes mellitus. Nutrition & Diabetes. 2016 Sep 19;6(9):e230

[6]   Christensen L et al. Metabolic improvements during weight loss: The RNPC® cohort. Obesity Medicine. 2019 Jun;14:100085

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut