D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [1], le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé. L’indice de masse corporelle (IMC) est un moyen simple de mesurer l’obésité dans la population : il correspond au poids de la personne (en kilogrammes) divisé par le carré de sa taille (en mètres). Une personne ayant un IMC de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse. Une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.Faites le test ! Pour calculer facilement votre IMC et savoir comment mesurer votre tour de taille :
Calcul IMC
Plus que l’IMC, c’est le tour de taille qu’il faut mesurer
L’OMS s’appuie donc sur l’utilisation de l’indice de masse corporelle (IMC) pour évaluer la corpulence des populations au niveau mondial. Cependant, l’IMC est un indicateur qui présente des limites en ne prenant pas en compte de nombreux facteurs dont la répartition des graisses, qui peut être très différente d’un individu à l’autre.
Dans une étude réalisée en 2016 à partir des données issues de la cohorte française Constance (28 895 participants âgés de 30 à 69 ans), la prévalence du surpoids était de 41,0 % et 25,3 %, respectivement, chez les hommes et les femmes, tandis que celle de l’obésité était de 15,8 % pour les hommes et de 15,6 % pour les femmes [2].
En revanche, dans cette même cohorte, la prévalence de l’obésité abdominale, définie selon la Fédération Internationale du Diabètes (FID) par un tour de taille ≥ 94 cm pour les hommes et ≥ 80 cm pour les femmes [3], était de 41,6 % et 48,5 % respectivement chez les hommes et les femmes.
Or, en comparant des sujets de même IMC, les auteurs du volet obésité de l’étude européenne EPIC (pour European Prospective Investigation into Cancer and nutrition ; 359 387 participants suivis pendant 9,7 ans) ont mis en évidence une relation linéaire entre le tour de taille et le risque de décès, chaque augmentation de 5 cm du tour de taille entrainant une augmentation du risque de décès de 17 % chez les hommes et de 13 % chez les femmes [4].
D’autre part, les résultats de l’étude NHANES aux États-Unis ont montré que 23,9 % des individus en insuffisance pondérale et 30,8 % de ceux de poids normal présentaient des facteurs de risque cardiovasculaires et métaboliques [5], suggérant que l’utilisation de l’IMC pris isolément comme indicateur de santé conduit souvent à une sous-estimation du risque d’une population.
Ainsi, au-delà du maintien d’un poids “normal”, le maintien d’un périmètre abdominal en-dessous des valeurs seuils définies par la FID et recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS) [6] devrait être la pierre angulaire dans la prévention des maladies chroniques et d’une mort prématurée. De surcroît, sa mesure reste une méthode de dépistage simple et peu coûteuse : un simple mètre-ruban suffit !
L’obésité abdominale, le véritable fléau
Ces dernières années, de nombreux travaux de recherche ont montré que la répartition des graisses au niveau du corps, plus que leur quantité totale, permettait d’estimer de façon plus fiable les risques liés à l’excès de poids. Les graisses localisées au niveau abdominal, et plus précisément dans la cavité abdominale sont notamment particulièrement néfastes pour la santé. En effet, à la manière d’une glande, elles libèrent de façon continue des substances potentiellement toxiques pour notre organisme car impliquées dans l’apparition, le développement et l’aggravation de nombreuses pathologies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, angor, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, etc.), le diabète de type 2, la maladie du foie gras, le syndrome d’apnée du sommeil, l’arthrose et le cancer.
Le périmètre abdominal est fortement corrélé à la proportion de graisse intra-abdominale. Le fait que même des personnes ayant un IMC normal voient leur risque de mortalité accru à cause d’un périmètre abdominal élevé devrait fortement encourager les médecins à mesurer le tour de taille de tous leurs patients en plus de calculer leur IMC.
Le réseau RNPC®, l’expertise médico-diététique au service de la santé des patients en surcharge pondérale
Selon une enquête réalisée auprès des médecins généralistes [7], 90 % d’entre eux considèrent que la surcharge pondérale nécessite une prise en charge sur le long terme et 79 % déclarent qu’il est de leur ressort de prendre en charge les patients en surpoids ou obèses. Cependant, 60 % des médecins interrogés regrettent leur manque d’efficacité, et 80 % estiment manquer de formation dans le domaine de la diététique. C’est sur l’ensemble de ces constats qu’a été mis en place le réseau RNPC® (pour Rééducation Nutritionnelle et Psycho-Comportementale), premier réseau privé français référent des médecins pour la prise en charge de la surcharge pondérale de leurs patients. Depuis 2006, les 86 centres RNPC® ont déjà pris en charge plus de 60 000 patients.
Les centres RNPC® ne prennent en charge que des patients présentant un risque élevé de développer des pathologies cardiovasculaires et/ou métabolique, soit un tour de taille ≥ 94 cm pour les hommes et ≥ 80 cm pour les femmes, associés ou non à une surcharge pondérale, pour qui la perte de poids représente donc un enjeu de santé.Références :
[1] https://www.who.int/topics/obesity/fr/
[2] Matta J, et al. Prévalence du surpoids, de l’obésité et des facteurs de risque cardiométaboliques dans la cohorte Constances. Bull Epidemiol Hebd 2016;(35-36):640-6
[3] The IDF consensus worldwide definition of the metabolic syndrome [Internet]. Brussels: IDF; 2006. www.idf.org/e-library/consensus-statements/60-idfconsensus-worldwide-definitionof-the-metabolic-syndrome
[4] Pischon T, et al. General and Abdominal Adiposity and Risk of Death in Europe. N Engl J Med 2008;359:2105-20
[5] Tomiyama AJ,et al. Misclassification of cardiometabolic health when using body mass index categories in NHANES 2005-2012. Int J Obes (Lond) 2016;40(5):883-6
[6] Haute Autorité de santé. Surpoids et obésité de l’adulte: prise en charge médicale de premier recours. Recommandation de bonne pratique [Internet]. Paris: HAS; 2011. www.hassante.fr/portail/plugins/ModuleXitiKLEE/types/FileDocument/doXiti.jsp?id=c_1100743
[7] Bocquier A, et al. Overweight and obesity: knowledge, attitudes, and practices of general practitioners in France. Obes Res 2005;13(4):787-95