Protéines, mauvais pour les reins

Les protéines sont, avec les glucides et les lipides, l’une des trois grandes familles de macronutriments. Les protéines sont essentielles à l’organisme, elles y jouent un rôle structural (au niveau musculaire ou encore cutané) mais sont également impliquées dans de très nombreux processus tels que la réponse immunitaire (anticorps), le transport de l’oxygène dans l’organisme (hémoglobine), ou encore la digestion (enzymes digestives).

Dans le cadre du programme RNPC®, vous êtes amené(e) à augmenter votre consommation de protéines. Pourquoi ? Est-ce que ça peut être dangereux pour ma santé ? Des questions légitimes auxquelles nous vous répondons dans cet article.

Pourquoi augmenter l’apport en protéines ?

Il y a de nombreux intérêts à enrichir son alimentation en protéines :
• Maintenir sa masse musculaire : Une quantité adéquate de protéines exerce un effet positif sur la masse musculaire, et est cruciale pour prévenir la perte de muscle lors d’un régime hypocalorique [3]. Or perdre du muscle, c’est potentiellement être fatigué (ce qui peut être une raison d’arrêter l’amaigrissement), mais plus grave encore : perdre du muscle, c’est augmenter le risque fracturaire chez la femme ménopausée. Il est donc primordial de ne pas perdre de muscle.
• Avoir une sensation de satiété : Les protéines ont un effet satiétogène c’est-à-dire qu’on a la sensation d’être repus plus vite. De ce fait, les protéines facilitent la perte de poids en diminuant l’envie de grignoter car on se sent rassasié.
• Augmenter ses dépenses énergétiques : Les études montrent qu’en comparaison aux sucres et aux graisses, les protéines entrainent une augmentation plus importante de la consommation énergétique [4].
• Diminuer l’obésité : Remplacer les glucides et les graisses par des protéines pourrait réduire le risque d’obésité [6].

Faut-il se méfier des protéines ?

Trop de protéines détruirait les reins !” Qu’en est-il exactement ?
Les reins sont des organes remarquables qui filtrent les déchets et éliminent les minéraux et les liquides en excès dans le sang, produisant l’urine.
Beaucoup de personnes pensent que les protéines abîment les reins. Les reins s’épuiseraient à éliminer les protéines, conduisant à l’insuffisance rénale. Ce n’est pas vrai.
Sachez que les principaux facteurs d’insuffisance rénale sont la surcharge pondérale, l’hypertension et le diabète, et que personne n’a jamais développé une insuffisance rénale à cause des protéines… sauf si ces personnes avaient déjà une insuffisance rénale préexistante.
Les personnes qui n’ont pas de problèmes rénaux peuvent donc consommer des protéines sans souci à se faire pour leurs reins. En revanche, une consommation élevée de protéines peut causer du tort aux personnes qui ont une maladie rénale [1].
Pour éviter de développer une insuffisance rénale, il faut avant tout perdre du poids et contrôler sa tension et son diabète. Augmenter son apport en protéines atténuerait alors le risque de ces maladies, notamment en favorisant la perte de poids [2].
Des statistiques internes réalisées sur 1340 patients ayant suivi le programme RNPC® ont montré une amélioration de 3 % de la fonction rénale après une perte moyenne de 12 kg.

La quantité de protéines à ne pas dépasser

La recommandation nutritionnelle de base est de consommer 0,8 à 1 g de protéines pures par kilogramme de masse corporelle et par jour. Autrement dit, si vous pesez 60 kg, vous devez consommer au minimum 48 à 60 g de protéines pures par jour. Sachant que 100 g de viande et 150 g de poisson maigre apportent chacun 18 g de protéines pures par jour, cela explique que de nombreuses personnes n’aient pas l’apport recommandé en protéines. Ce modeste apport est juste suffisant pour éviter la malnutrition. Cependant, de nombreux scientifiques estiment que ce n’est pas assez pour optimiser notre énergie, notre force et notre santé [7]. Une alimentation enrichie en protéines est d’ailleurs particulièrement recommandée pour les personnes âgées et celles physiquement actives [8]. D’après l’AFSSA, on peut sans danger consommer jusqu’à 2,2 g de protéines pures par kg et par jour [9] : “Dans l’état actuel des connaissances, des apports entre 0,83 et 2,2 g/kg/j de protéines (soit de 10 à 27 % de l’apport énergétique chez des individus ayant des apports énergétiques moyens […] peuvent être considérés comme satisfaisants pour un individu adulte de moins de 60 ans, non sportif, ayant une fonction rénale normale et suivant un régime non restreint, alors que des apports compris entre 2,2 et 3,5 g/kg/j seront considérés comme élevés et des apports supérieurs à 3,5 g/kg/j très élevés.

Apport en protéines dans le cadre du Programme RNPC®

1,2 g de protéines pures par kilo de poids et par jour chez la femme et 1,5 g chez l’homme : cet apport représente une sécurité totale et différencie totalement le Programme RNPC des régimes hyperprotéinés.

Le conseil RNPC :

• Si votre fonction rénale est normale, ne vous souciez pas de manger trop de protéines. Cela n’a pas beaucoup d’importance dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Vous obtiendrez plutôt des effets positifs sur votre ligne, votre musculature et la résistance de vos os.
• Si vous avez des problèmes rénaux, il faudra limiter vos apports en protéines.
• Si vous présentez une insuffisance rénale modérée ou sévère, votre diététicien(ne) RNPC® le saura grâce au bilan sanguin que vous lui avez remis en début d’entretien et adaptera vos apports en protéines en suivant les recommandations de la Haute Autorité de Santé [10].
• La perte de poids obtenu dans le cadre du Programme RNPC améliore la fonction rénale
• La quantité de protéines utilisée dans le cadre du Programme est adaptée à la fonction rénale de chaque patient et ne présente donc aucun danger.Références :
[1] Effects of dietary protein restriction on the progression of moderate renal disease in the Modification of Diet in Renal Disease Study. J Am Soc Nephrol. 1996 Dec;7(12):2616-26.
[2] Leidy HJ, Clifton PM, Astrup A, Wycherley TP, Westerterp-Plantenga MS, Luscombe-Marsh ND, Woods SC, Mattes RD. The role of protein in weight loss and maintenance. Am J Clin Nutr. 2015. pii: ajcn084038.

[3] Pasiakos SM, Cao JJ, Margolis LM, Sauter ER, Whigham LD, McClung JP, Rood JC, Carbone JW, Combs GF Jr, Young AJ. Effects of high-protein diets on fat-free mass and muscle protein synthesis following weight loss: a randomized controlled trial. FASEB J. 2013;27(9):3837-47.
[4] Nair KS, Halliday D, Garrow JS. Thermic response to isoenergetic protein, carbohydrate or fat meals in lean and obese subjects. Clin Sci (Lond). 1983;65(3):307-12.
[5] Paddon-Jones D, Westman E, Mattes RD, Wolfe RR, Astrup A, Westerterp-Plantenga M. Protein, weight management, and satiety. Am J Clin Nutr. 2008 May;87(5):1558S-1561S.
[6] Gulati S, Misra A, Tiwari R, Sharma M, Pandey RM, Yadav CP. Effect of high-protein meal replacement on weight and cardiometabolic profile in overweight/obese Asian Indians in North India. Br J Nutr. 2017;117(11):1531-1540.
[7] Elango R, Humayun MA, Ball RO, Pencharz PB. Evidence that protein requirements have been significantly underestimated. Curr Opin Clin Nutr Metab Care. 2010;13(1):52-7.
[8] Baum JI, Kim IY, Wolfe RR. Protein Consumption and the Elderly: What Is the Optimal Level of Intake? Nutrients. 2016;8(6). pii: E359.
[9] Apport en protéines : consommation, qualité, besoins et recommandations. AFSSA 2007. Article disponible en ligne : https://www.anses.fr/fr/content/apport-en-prot%C3%A9ines-consommation-qualit%C3%A9-besoins-et-recommandations-2
[10] Haute Autorité de Santé. GUIDE DU PARCOURS DE SOINS – Maladie Rénale Chronique de l’adulte. Février 2012 https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/guide_parcours_de_soins_mrc_web.pdf

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