L’Organisation Mondiale de la Santé estime que 80 % des maladies cardiaques, des AVC et du diabète de type 2 ainsi que 40 % des cancers pourraient être évités en perdant du poids et en luttant contre la sédentarité.De nombreuses études démontrent qu’en perdant entre 10 et 15 % de son poids, on peut obtenir une rémission de pathologies graves comme la fibrillation auriculaire (qui est un trouble du rythme cardiaque), le diabète de type 2, le syndrome d’apnée du sommeil ou la NASH (maladie du foie gras).
Mais malheureusement dans 90 % des cas, les personnes ayant suivi un régime sans recommandation ni suivi reprennent leur poids voire plus : c’est l’effet yo-yo.
La question peut légitimement se poser de ne pas entamer un régime pour ne pas prendre le risque de reprendre tous ses kilos perdus, voire plus.
En réalité, une étude scientifique a démontré qu’il existait une mémoire métabolique et que même en reprenant tout le poids perdu, on conservait une grande partie des bénéfices liés à la perte de poids.
C’est ce qu’a démontré l’étude américaine Diabetes Prevention Program (Programme de Prévention du Diabète), dont les résultats ont été publiés dans l’éminent journal scientifique The Lancet en 2009 [1]. Les 2766 participants avaient une moyenne d’âge de 55,2 ans, étaient tous en surcharge pondérale avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 31,1 kg/m2 et présentaient tous une diminution de la tolérance au glucose (glycémie moyenne 1,09 g/l ; HbA1c 5,95 %) les prédisposant au diabète de type 2. Ils ont été répartis de façon aléatoire dans trois bras d’intervention :
1. Modifications du style de vie par l’application de règles hygiéno-diététiques : il s’agissait ici de mettre en place un régime alimentaire hypocalorique appauvri en glucides et lipides et un programme d’activité physique, associés à un accompagnement individuel et un suivi psycho-comportemental réguliers ;
2. Traitement par metformine, médicament antidiabétique généralement prescrit en première intention en cas de diabète de type 2 ;
3. “Traitement” par placebo, c’est-à-dire un médicament sans principe actif et qui n’a donc de ce fait aucun effet pharmacologique dans la pathologie qu’il est censé traiter.
Tout d’abord, l’application de règles hygiéno-diététique intensives, au prix d’une éducation initiale renforcée et d’un suivi étroit, a largement montré sa supériorité en termes d’efficacité sur la perte de poids. En effet, Après quelques mois d’intervention, les participants du premier groupe ont perdu 7 kg, contre 2 kg pour le groupe metformine et aucune perte de poids pour le groupe placebo.
Le suivi a duré 10 ans, une durée exceptionnellement longue pour une étude. Après seulement six mois, les règles hygiéno-diététiques ont été assouplies et l’accompagnement a été limité à seulement quelques séances de coaching par an, avec pour objectif le maintien du poids. Au cours des années suivantes, le poids des patients des deux premiers groupes a progressivement augmenté ; à 10 ans, ils avaient repris presque l’intégralité des kilos perdus, rejoignant ainsi le poids du groupe placebo.Cependant, malgré la reprise de poids, l’incidence de diabète à 10 ans a été réduite de 18 % dans le groupe metformine par rapport au groupe placebo, moins importante encore que la réduction de 34 % obtenue avec l’application des règles hygiéno-diététiques. Ainsi, même 10 ans après la perte de poids, l’incidence de diabète est toujours plus faible dans le groupe ayant perdu le plus de poids pendant l’intervention, et ce malgré une reprise quasi-totale des kilos perdus.De plus, l’apparition du diabète a été retardée de 2 ans dans le groupe metformine, et de 4 ans dans le groupe ayant perdu du poids en appliquant les règles hygiéno-diététiques.
Ces résultats semblent démontrer l’existence d’une mémoire métabolique permettant aux patients qui ont perdu le plus de poids d’en conserver les bénéfices sur leur santé à long terme. Ainsi, mieux vaut conseiller aux patients de maigrir, quitte à ce qu’ils reprennent tout, plutôt qu’ils ne fassent rien du tout.
Le conseil RNPC :
Si cette étude apporte la preuve que la perte de poids est bénéfique même lorsqu’elle est suivie d’une reprise, il faut mettre toutes les chances de son côté pour éviter cette reprise. Car la reprise de poids après un régime n’est pas une fatalité ! Mais encore faut-il avoir les clés…
Chez RNPC, nous considérons que la phase de stabilisation est au moins aussi importante (si ce n’est plus !) que la phase d’amaigrissement. Cette phase fait d’ailleurs partie intégrante du Programme RNPC.
Lors du passage en stabilisation, c’est-à-dire lorsque vous aurez atteint votre objectif de poids, votre diététicienne vous donnera le protocole à suivre pour ne pas reprendre le poids perdu. Celui-ci est basé sur :
1) la détermination d’un apport énergétique quotidien précis, calculé selon VOS besoins ;
2) une répartition bien spécifique des calories entre protéines, glucides et lipides ;
3) Une réintroduction progressive et selon un ordre bien défini des aliments qui étaient interdits ou limités pendant la phase d’amaigrissement ;
4) une durée de stabilisation adaptée à votre perte de poids ;
5) la reprise d’une activité physique régulière.
L’efficacité de ce protocole a notamment été validé par une étude publiée en 2018 dans le journal scientifique Obesity Medicine. Les patients qui suivaient l’intégralité du Programme RNPC, phase de stabilisation incluse, en appliquant l’ensemble des mesures préconisées par leur diététicienne, ne reprenaient pas le poids perdu et perdaient même encore 6 % de leur poids initial pendant la phase de stabilisation, pour une perte totale de 17 % sur 8-9 mois [2].
Ces résultats remarquables apportent la preuve de l’efficacité du Programme RNPC, et notamment de son protocole de stabilisation, sur la perte de poids à court et long terme.Références :
[1] Diabetes Prevention Program Research Group, et al. 10-year follow-up of diabetes incidence and weight loss in the Diabetes Prevention Program Outcomes Study. Lancet. 2009;374(9702):1677-86
[2] Thorning TK, et al. Weight loss and weight loss maintenance efficacy of a novel weight loss program: The retrospective RNPC® cohort. Obesity Medicine. 2018;10:16-23