Le poisson est une source intéressante d’acides gras essentiels oméga-3, nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, mais que notre corps ne sait pas fabriquer. Ils doivent donc obligatoirement être apportés par l’alimentation. Mais alors que les apports nécessaires recommandés en oméga-3 représentent environ 2 grammes par jour, la consommation moyenne de la population est actuellement comprise entre 0,10 g et 0,20 gramme.
“Tout n’est pas bon dans le poisson”
C’est la conclusion d’une enquête du magazine 60 millions de consommateurs qui a analysé pas moins de 130 produits à base de poisson [1]. Et le résultat est plutôt inquiétant pour notre santé : sur 15 boîtes de thon, toutes sans exception contenaient du mercure et de l’arsenic, des métaux lourds qui figurent parmi les produits chimiques les plus à risque pour la santé publique, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ingérés en excès, ils peuvent avoir des effets néfastes sur la santé, notamment au niveau du cerveau et du système cardiovasculaire [2].Les métaux lourds s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Plus le poisson est gros, plus il accumule les métaux lourds contenus dans ses proies. Et qui est au sommet de cette chaîne ? Nous bien sûr ! Mieux vaut donc éviter de consommer trop souvent les poissons en haut de la chaîne (espadon, requin, marlin, thon, daurade, lamproie), qui comptent parmi les poissons prédateurs qui contiennent le plus de mercure, et privilégier les petits poissons situés en bas de chaîne (sardine, maquereau, hareng, anchois…).
À noter que selon des études, le bio et les poissons d’élevage ne sont pas épargnés par les contaminations.
Métaux lourds : de quoi parle-t-on ?
Les métaux lourds désignent tout élément métallique ayant une masse volumique supérieure à 5 grammes par cm3. Ils ne sont pas tous nocifs pour la santé puisque certains, à faible dose, sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre organisme (zinc, fer, cuivre nickel, …) D’autres, au contraire, sont très toxiques. En tête de liste : le mercure, l’arsenic et le plomb.
Les valeurs indiquées correspondent à la teneur moyenne en mercure des poissons pêchés en Méditerranée selon la European Environment Agency [3]. À noter que la limite réglementaire fixée par la Commission Européenne est de 0,5 mg de mercure par kilo de poisson frais pour la plupart des poissons, et de 1 mg/kg pour certains prédateurs comme le thon et l’espadon
Où trouver des oméga-3 exempts de métaux lourds ?
Nous vous recommandons deux approches. Dans un premier temps, il serait dommage de passer à côté des bienfaits de certains poissons. Cependant, on choisit aussi souvent que possible des petits poissons pour minimiser la quantité de métaux lourds. Dans un second temps, nous vous conseillons de vous tourner vers les compléments nutritionnels. Pourquoi ? La raison est simple : le propre de l’extraction lipidique est de pouvoir purifier les huiles. Ainsi, les compléments nutritionnels réunissent les bienfaits du poisson tout en minimisant sa toxicité.
Les oméga-3 d’huile de poisson, meilleurs que les oméga-3 d’origine végétale
Les oméga-3 alimentaires provenant des plantes sont généralement trouvés sous la forme d’acide alpha-linolénique (ALA). L’ALA n’a pas d’usage particulier ; c’est un précurseur, c’est-à-dire que le corps doit le convertir en oméga-3 actifs : l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA). Cette conversion est un processus difficile. C’est pourquoi la supplémentation en ALA n’a généralement aucun effet, tandis que les acides gras oméga-3 EPA et DHA de source animale sont efficaces.
De plus, les huiles de poissons contiennent plusieurs autres nutriments essentiels comme les vitamines A et D. Environ 30 % de l’huile est composée d’oméga-3 EPA et DHA, tandis que les 70 % restants sont d’autres acides gras qui en facilitent l’absorption.
Références :
[1] Tout n’est pas bon dans le poisson. 60 millions de consommateurs. Mensuel – N° 515 – mai 2016
[2] Jyrki K, et al. (2007,) Mercury as a risk factor for cardiovascular diseases. J Nutr Biochem. 2007;18(2):75-85
[3] European Environment Agency. Mercury in Europe’s environment. 2018. https://www.eea.europa.eu/publications/mercury-in-europe-s-environment