Surpoids fonction rénale

L’obésité, cause de maladie rénale chronique

La maladie rénale chronique est fréquente et souvent négligée. Elle touche pourtant à peu près 10 % de la population, ce qui fait environ 3 millions d’adultes atteints en France.
Les principales causes connues de maladie rénale sont l’âge, le diabète et l’hypertension artérielle. Ce qui est moins connu, c’est l’impact délétère de la surcharge pondérale sur le rein et même indépendamment de l’effet de l’hypertension et de l’hyperglycémie (taux élevé de sucre dans le sang dû au diabète). En effet, une étude américaine réalisée à partir des données de 320 252 adultes suivis pendant 15 à 35 ans a montré une augmentation dramatique du risque rénal en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC), illustrée dans le graphique ci-après [1].

Que faut-il faire pour prévenir le déclin de la fonction rénale chez la personne obèse ?

Les études épidémiologiques montrent que la perte de poids, même de 3 à 4 kg, a un bénéfice sur la pression artérielle et l’hyperglycémie chez les patients obèses comme chez les patients en surpoids. Cela participe à l’équilibre de l’hypertension et du diabète et c’est une des bases de la prise en charge de ces maladies.

Des études cliniques reposant sur des interventions diététiques vraiment très drastiques ou sur la chirurgie bariatrique montrent que, pour jouer sur d’autres facteurs, qu’on ne connaît pas forcément encore très bien mais qui interviennent probablement dans le développement et l’aggravation de la maladie rénale chronique, il faut sans doute perdre plus de poids.

Quelle place pour les protéines dans la prévention du déclin dans la maladie rénale ?

Depuis 1982, on sait qu’un régime riche en protéines, soit au-delà de 2,2 g de protéines pures par kilo de poids corporel et par jour, comporte un risque d’aggravation de la progression de la maladie rénale [2]. Cependant, si on restreint trop l’apport en protéines, le risque est de conduire à une sarcopénie, c’est-à-dire à une diminution trop importante de la masse musculaire, dont on sait qu’elle est particulièrement problématique chez la personne âgée. Sans insuffisance rénale avérée, les recommandations sont finalement de maintenir des apports optimaux pour la fonction rénale, c’est-à-dire entre 0,8 g et 1,5 g/kg/jour, de façon à maintenir un apport nutritionnel suffisant pour la préservation de la masse musculaire sans risquer de causer des dommages aux reins [3].

Messages pratiques concernant la dégradation de la fonction rénale

1. Les causes les plus fréquentes de maladie rénale sont :
− La surcharge pondérale
− L’hypertension artérielle non équilibrée
− Le diabète non équilibré
− Le vieillissement
− Certains médicaments (notamment certains anti-inflammatoires, antibiotiques et anti-hypertenseurs)

2. Il faut surveiller la fonction rénale chez le patient en surcharge pondérale. D’ailleurs, la Haute Autorité de Santé [3] recommande le dosage de la créatininémie, marqueur de la fonction rénale, de façon annuelle chez la personne obèse.

L’apport du Programme RNPC

Une prise en charge sous certaines conditions pour une sécurité maximale
Lorsque vous prenez rendez-vous pour la première fois dans un centre RNPC, un bilan sanguin récent bien spécifique vous est demandé. Ce bilan sanguin comprend entre autres le dosage de la créatininémie, indispensable pour déceler une éventuelle altération de votre fonction rénale. Sans ce document, vous ne pouvez en aucun cas commencer le Programme RNPC. Pourquoi ? Parce que l’insuffisance rénale chronique, qui se traduit par l’incapacité de vos reins à filtrer les déchets de l’organisme, est asymptomatique. Vous pouvez donc être atteint de cette pathologie sans le savoir. Or, les patients insuffisants rénaux doivent respecter un régime alimentaire strict reposant essentiellement sur une restriction des apports en protéines alimentaires plus ou moins importante selon la sévérité de l’atteinte rénale. Ainsi, pour une prise en charge dans des conditions de sécurité maximale, aucun patient dont nous ne pouvons évaluer la fonction rénale ne sera jamais pris en charge dans un centre RNPC.

Comment savoir si je suis insuffisant rénal ?
Si vous êtes en surcharge pondérale, souhaitez bénéficier de notre expertise pour perdre du poids et présentez une insuffisance rénale modérée ou sévère, votre diététicienne RNPC le saura grâce au bilan sanguin que vous lui aurez remis en début d’entretien.

Puis-je suivre le Programme RNPC si je suis atteint d’insuffisance rénale ?
Oui. Étant parfaitement formée à la prise en charge de personnes dans votre condition, votre diététicienne RNPC saura adapter le régime alimentaire du Programme RNPC à votre état de santé, notamment en limitant vos apports en protéines selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé [3].

Puis-je espérer améliorer ma fonction rénale en perdant du poids ?
Oui. Des statistiques réalisées sur les données de patients ayant suivi le Programme RNPC montrent une amélioration de la fonction rénale avec la perte de poids. Ces résultats s’expliquent aisément par le fait que la perte de poids permet de lutter contre les principales causes de la maladie rénale chronique, pas seulement la surcharge pondérale mais également l’hypertension artérielle et l’hyperglycémie. En effet, la perte d’une dizaine de kilos est bien souvent suffisante pour normaliser à la fois la tension et la glycémie. De plus, la résolution de ces pathologies associées à la surcharge pondérale permet un moindre recours à des médicaments parfois eux-mêmes inducteurs d’insuffisance rénale.Références :
[1] Hall ME, et al. Obesity, hypertension, and chronic kidney disease. Int J Nephrol Renovasc Dis. 2014;7:75-88
[2] Brenner BM, et al. Dietary protein intake and the progressive nature of kidney disease: the role of hemodynamically mediated glomerular injury in the pathogenesis of progressive glomerular sclerosis in aging, renal ablation, and intrinsic renal disease. N Engl J Med. 1982;307(11):652-9
[3] Haute Autorité de Santé. GUIDE DU PARCOURS DE SOINS – Maladie Rénale Chronique de l’adulte. Février 2012 https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/guide_parcours_de_soins_mrc_web.pdf

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