En France, plus de 800 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui demeure aujourd’hui incurable et invalidante. Selon plusieurs études scientifiques, le poids joue un rôle essentiel dans la maladie d’Alzheimer en augmentant le risque de développer la maladie.
Alzheimer : le poids joue un rôle déterminant face à la maladie
En 2011, une étude conduite à l’Institut Karolinska (Stockholm, Suède) sur plus de 8500 personnes et publiée dans la grande revue scientifique internationale Neurology, a montré que les individus en surpoids entre 40 et 60 ans avaient 1,8 fois plus de risques d’avoir la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée dans leur vieillesse. Les adultes obèses étaient quant à eux quatre fois plus susceptibles d’être affectés par la maladie d’Alzheimer [1].L’indice de masse corporelle (IMC) est le rapport du poids (exprimé en kg) sur le carré de la taille (exprimée en mètre). Sont considérées comme en surpoids les personnes qui ont un IMC compris entre 25 et 30 et comme obèses celles dont l’IMC est égal ou supérieur à 30.Être obèse ou en surpoids autour de 50 ans pourrait donc accélérer la survenue de la maladie d’Alzheimer. C’est ce qu’a confirmé une équipe de chercheurs américains, canadiens et taïwanais dans une autre étude publiée dans la revue médicale Molecular Psychiatry en 2016 [2]. L’accélération atteindrait même 6,7 mois pour une augmentation d’un point d’IMC. Sur près de 1400 personnes “normales sur le plan cognitif”, 142 ont développé la maladie d’Alzheimer au cours des 14 ans de suivi, et les chercheurs ont pu montrer que chez celles-ci, un IMC plus élevé au moment de la cinquantaine était associé à une apparition plus précoce de la maladie.
Être en surpoids détériore vos fonctions cérébrales
Si le vieillissement est le principal facteur de risque des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, des études épidémiologiques ont montré que l’hypertension, un taux trop élevé de cholestérol et le diabète de type 2 pouvaient jouer un rôle, voire accélérer l’apparition de la maladie.
D’autre part, les résultats d’une étude récemment publiée dans le journal scientifique Journal of Alzheimer’s Disease ont démontré que la surcharge pondérale affectait sérieusement le flux sanguin à l’intérieur du cerveau avec des conséquences importantes sur l’activité cérébrale et la circulation sanguine [3].
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont mesuré le flux sanguin et l’activité cérébrale de plus de 17 000 personnes lorsqu’ils étaient au repos ou concentrés sur une tâche ; plus de 35 000 scans de neuroimagerie fonctionnelle ont été analysés.
Les résultats indiquent de façon plutôt convaincante que l’obésité ou le surpoids modifie l’apport sanguin au cerveau. À terme, ce phénomène réduit les capacités cérébrales augmente le risque de démence comme la maladie d’Alzheimer. Ils ont découvert qu’un faible débit sanguin cérébral était non seulement annonciateur d’Alzheimer, mais était également associé à de nombreux autres troubles psychiatriques et cognitifs tels que la dépression, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), les troubles bipolaires, la schizophrénie, la toxicomanie et le suicide.
Il faut éveiller les consciences face à ce nouveau facteur de risque
Lorsqu’il a pris connaissance de ces résultats, le Professeur George Perry, rédacteur en chef du Journal of Alzheimer’s Disease et de la Chaire universitaire distinguée de la Fondation Semmes en neurobiologie à l’Université du Texas à San Antonio, a déclaré : “Accepter que la maladie d’Alzheimer soit une maladie liée au mode de vie, donc peu différente des autres maladies liées à l’âge, c’est la percée la plus importante de la décennie”.
Trente ans d’études d’imagerie fonctionnelle nous ont appris que les aptitudes du cerveau pouvaient tout à fait être améliorées… à condition d’être placé dans un environnement favorable, notamment en appliquant des mesures hygiéno-diététiques permettant de lutter contre l’excès de poids. Le Programme RNPC® intervient à tous les stades de la prévention de la surcharge pondérale et de ses comorbidités.Références :
[1] Xu WL, et al. Midlife overweight and obesity increase late-life dementia risk: A population-based twin study. Neurology. 2011;76(18):1568-74
[2] Chuang YF, et al. Midlife adiposity predicts earlier onset of Alzheimer’s dementia, neuropathology and presymptomatic cerebral amyloid accumulation. Mol Psychiatry. 2016;21(7):910-5
[3] Amen DG, et al. Patterns of Regional Cerebral Blood Flow as a Function of Obesity in Adults. J Alzheimers Dis. 2020 [In Press]