Vous grossissez sans raison apparente et/ou vous devez endurer maintes privations pour ne perdre que quelques centaines de grammes : comment cela est-il possible ?

Il existe plusieurs raisons pouvant expliquer ce phénomène. Dans cet article, nous avons listé les plus courantes :

1. Un besoin calorique quotidien surestimé

« Apport de référence pour un adulte type (2000 kcal) », voici ce que l’on peut lire sur les tableaux de valeurs nutritionnelles des emballages alimentaires. Cette indication de 2000 kcals est souvent interprétée à tort comme universelle, la plupart des gens partant du principe que s’ils consomment 2000 kcal par jour, ils conserveront un poids stable et, qu’a fortiori, ils perdront du poids s’ils ne consomment que 1700 ou 1800 kcal par jour.
Or, cette indication n’est qu’une moyenne et n’est vraie que pour une petite partie de la population. En effet, le besoin calorique quotidien est individuel et dépend de nombreux facteurs comme l’âge, le poids et l’activité physique. Il est donc indispensable avant toute tentative de perte de poids de faire estimer par un professionnel de santé, médecin ou diététicien, SON besoin calorique quotidien. L’ignorer reviendrait à conduire sans n’avoir aucune notion des limitations de vitesse.
Car il suffit d’un apport de 100 kcal supplémentaires par jour pour voir son poids afficher 5 kg de plus sur la balance à la fin de l’année. Or que représentent 100 kcal ? Pas grand-chose en fait : une pomme, deux yaourts nature, un verre de vin…

2. Une répartition entre protéines, glucides et lipides inadaptée

Un régime alimentaire qui favorise les glucides (i.e. les sucres) au détriment des protéines se traduira immanquablement à terme par une perte de masse musculaire. Or, la perte de masse musculaire s’accompagne irrémédiablement d’une diminution du besoin calorique quotidien et donc des dépenses énergétiques au repos. En bref, on doit consommer moins de calories pour que notre organisme fonctionne normalement. De plus, la perte de masse musculaire s’accompagne généralement d’une sensation de fatigue qui nous poussera à augmenter la prise alimentaire, souvent de produits sucrés et caloriques, pour compenser ce que nous assimilons à un manque d’énergie. Il est donc primordial de conserver un apport en protéines minimal pour perdre du poids de façon optimale. Tout le mode ne peut s’improviser spécialiste de la diététique ; c’est pour cela que les diététiciens existent.

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3. La ménopause

Étape naturelle intervenant chez la femme autour de 50 ans, la ménopause correspond à une période de modifications hormonales conduisant à des changements aussi bien physiologiques que physiques.
Parmi ces changements, la perte de masse musculaire et les dérèglements hormonaux s’accompagnent généralement d’une prise de poids allant de 5,5 à 6,8 kilos en moyenne selon les études, ainsi que d’une résistance à la perte de poids.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la prise de poids durant la ménopause dans cet article.

4. L’hypothyroïdie

La thyroïde produit les hormones thyroïdiennes impliquées dans la régulation du métabolisme énergétique. En cas d’hypothyroïdie, ces hormones sont produites en quantité insuffisante, entrainant une diminution des dépenses énergétiques au repos. Le corps fonctionne donc au ralenti avec pour symptômes les plus courants fatigue, dépression, somnolence, constipation, frilosité et… prise de poids. Un dérèglement thyroïdien survient fréquemment chez la femme au moment de la ménopause, ce qui justifierait alors la réalisation systématique d’un bilan thyroïdien, ce qui n’est hélas que peu souvent le cas. Car en l’absence de traitement médicamenteux et si l’alimentation n’est pas adaptée en fonction de ses nouveaux besoins, la prise de poids est inévitable.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’hypothyroïdie dans cet article

5. Le manque de sommeil

D’après différentes études expérimentales, une privation de sommeil, même datant de seulement quelques jours, influe de façon très négative sur notre organisme et notamment sur la production de quatre hormones impliquées dans la régulation du poids :
✔️  La ghréline est une hormone produite et secrétée par notre estomac qui gère en grande partie notre faim physiologique. En cas de sommeil perturbé, la ghréline est produite en excès, nous poussant ainsi à manger plus, même sans réel besoin. De plus, cette hormone favorise la consommation de produits sucrés et caloriques sans que nous en soyons pour autant conscients.
✔️ Parallèlement, la leptine, hormone produite par les adipocytes et qui gère notre satiété diminue significativement. On comprend alors aisément que les quantités alimentaires ingérées augmentent, et ce indépendamment de notre volonté.
✔️ Le manque de sommeil s’accompagne d’une augmentation du cortisol, hormone du stress, qui accroit l’appétit, notamment pour les produits sucrés. En parallèle, le cortisol favorise le développement d’une résistance à l’action d’une autre hormone, l’insuline, dont la production est alors stimulée pour compenser son manque d’efficacité.
✔️ L’insuline est l’hormone de stockage par excellence ! Elle stimule l’entrée et la rétention des graisses les adipocytes ; plus nous en produisons, plus nous « faisons du gras » !
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le manque de sommeil dans cet article

6.    Le stress

Focus sur l’hormone du stress : le cortisol. Le cortisol est une hormone stéroïde qui est libérée dans l’organisme en réponse à un stress physique ou psychologique. La sécrétion prolongée de cortisol est responsable de différents troubles métaboliques entrainant une prise de poids pour diverses raisons :

✔️  Il agit directement comme un signal invitant les cellules graisseuses à stocker et à ne pas déstocker ;
✔️  Il favorise indirectement le stockage de graisses en agissant sur la production d’insuline et en réduisant la sensibilité de l’organisme à cette hormone ;
✔️  Il stimule fortement la prise alimentaire et envoie des signaux à notre cerveau pour augmenter l’appétit pour des aliments associés au plaisir (sucre, gras, et alcool) ;
✔️  Il s’oppose aux effets de la leptine qui favorise la satiété ;
✔️  Il interfère avec la sérotonine, neurotransmetteur de l’humeur, impliquée dans les pulsions alimentaires (surtout dirigées vers les glucides) et précurseur de la mélatonine, l’hormone du sommeil ;
✔️  Il interfère avec l’hormone de croissance, indispensable au maintien de la masse musculaire. Il favorise donc une perte musculaire et un gain de masse grasse.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le stress dans cet article.

7. Le microbiote intestinal

D’un point de vue évolutif, un bon microbiote nous permet de récupérer au mieux l’énergie des aliments. Mais lorsque la composition du microbiote est altérée en rasons de différents facteurs, celui-ci ne parvient plus à réguler correctement cet afflux constant d’énergie et participe alors au maintien de ce déséquilibre. Résultat : notre corps réagit en stockant trop de gras dans les adipocytes. Mais ce n’est pas tout : notre foie, notre tissu adipeux reçoivent des signaux provenant du microbiote qui leur permettent d’équilibrer leur métabolisme et de mieux gérer nos besoins énergétiques. Notre cerveau lui-même dialogue avec cet ensemble de bactéries. Ainsi, les bactéries intestinales contrôleraient notre faim et notre humeur. Or, les causes d’une altération de la flore intestinale peuvent être nombreuses pour un même individu, parmi lesquelles on retrouve :

✔️ Le stress, qui réduit fortement le volume et la qualité de tous les sucs digestifs ;

✔️ Le sucre, l’aliment qui produit le plus de dégâts sur la flore intestinale ;

✔️ Les additifs alimentaires, l’un des points les plus négatifs de notre mode de vie moderne ;

✔️ Le chlore présent dans l’eau du robinet pour la désinfecter et qu’elle devienne ainsi potable pour la consommation humaine ;

✔️ Le fluorure présent dans certains dentifrices et certains sels ;

✔️ Les pesticides et insecticides dont sont bombardés nos fameux 5 fruits et légumes frais ;

✔️ Les infections virales et bactériennes comme la plus banale des gastro-entérites ;

✔️ Les antibiotiques qui détruisent les bactéries nuisibles, mais aussi les bénéfiques ;

✔️ La prise chronique de médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’aspirine, ou bien les contraceptifs oraux ;

✔️ L’alcool consommé de manière chronique ;

Etc.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le microbiote intestinal dans cet article.

8. Certains médicaments

Certains médicaments ont comme effet secondaire la prise de poids, rendant la perte de poids encore plus difficile à obtenir. C’est pourquoi il peut être utile de connaître les principaux avant de déterminer son objectif de poids :

✔️ L’insuline, indispensable à de nombreux patients diabétiques (voir paragraphe ci-dessus).

✔️ Les neuroleptiques (ou antipsychotiques) prescrits pour des pathologies telles que les troubles bipolaires et la schizophrénie, les antihistaminiques utilisés contre les allergies ou propriétés somnifères, les antiépileptiques et certains antidépresseurs : Tous ces médicaments agissent au niveau du cerveau, entrainant une perturbation des signaux de faim et de satiété. En plus de stimuler la faim, la plupart d’entre eux provoquent également un ralentissement général du métabolisme énergétique.

✔️ Les corticoïdes, utilisés pour traiter les maladies inflammatoires et auto-immunes, favorisent l’apparition d’œdèmes (rétention d’eau et de sodium) et conduit à une redistribution des graisses.

✔️ Les antibiotiques perturbent l’équilibre du microbiote intestinal, impliqué notamment dans le métabolisme énergétique et la régulation du poids.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur les médicaments dans cet article

9. L’arrêt du tabac

La prise de poids associée à l’arrêt du tabac représente un obstacle majeur chez les fumeurs qui appréhendent de prendre quelques kilos avec le sevrage. Pourquoi peut-on prendre du poids au moment de l’arrêt ? Quand on fume, la nicotine contenue dans le tabac agit en diminuant l’appétit, en augmentant les dépenses énergétiques et en ralentissant le stockage des graisses ; elle agit donc un peu à la manière d’un “coupe-faim”.

Au moment de l’arrêt, on peut également pallier l’absence du geste de prendre une cigarette par du grignotage ou gérer son anxiété par la nourriture. Enfin, l’arrêt du tabac s’accompagne de la redécouverte des goûts et des odeurs des aliments ; on peut ainsi devenir un peu plus gourmand. Autant de facteurs qui font qu’il n’est pas rare de prendre un peu de poids, entre deux à 5 kg en moyenne selon les études, cette prise de poids apparaissant essentiellement dans les trois premiers mois.

Il est important pour tous les fumeurs de garder à l’esprit que l’arrêt du tabac est la meilleure chose à faire pour leur santé ; cela-dit cela serait une bonne idée d’accompagner le sevrage tabagique par d’autres changements de mode de vie, afin de mieux contrôler son poids.

Pour en savoir plus, consultez notre article à ce sujet.

10 . Une diminution de l’activité physique

Vous avez toujours été de nature plutôt active mais, avec le temps, vous avez troqué la marche à pied par la voiture, mis fin aux randonnées au dimanche et aux visites régulières au centre de sport ? Beaucoup d’entre nous suivent ce chemin.

Malheureusement, cette modification du mode de vie est rarement suivie d’une adaptation des habitudes alimentaires. Or, lorsque l’activité physique et/ou la pratique sportive régulière diminue(nt), il s’ensuit une réduction de votre masse musculaire qui génère un métabolisme plus lent : vous brûlez moins de calories au repos.

Si vous continuez à consommer autant de calories qu’avant, l’excédent d’énergie sera immanquablement stocké dans les cellules adipeuses (adipocytes) et vous prendrez du poids. Il est alors indispensable de revoir vos apports alimentaires.

Pour en savoir plus, consultez notre article à ce sujet.

Conclusion

Vous avez pris du poids sans raison apparente ? Ne culpabilisez plus !

Il existe des moyens d’identifier des raisons objectives à la prise de poids ; pour les identifier, il faut disposer d’un bilan métabolique et hormonal complet comprenant un dosage de l’insulinémie, de la cortisolémie, ainsi que les taux sanguins des hormones sexuelles et thyroïdiennes.

La surcharge pondérale n’est pas une fatalité mais pour perdre efficacement du poids si vous êtes dans une ou plusieurs des situations précitées, vous devrez :
1. Identifier la cause de votre prise de poids grâce à l’aide de professionnels de santé ;
2. Suivre un programme complet et adapté de perte de poids ;
3. Être accompagné de façon régulière et individualisée par un professionnel de la diététique.

Ainsi, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour attendre votre objectif.

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